La gestion du dossier de la fermeture du Géant Casino à Saint-Brieuc démontre, une fois de plus, l’absence de cap de la majorité municipale. Alors qu’un fonds d’investissement se positionne pour racheter le site sans projet clair pour sa réhabilitation, le maire répond par des promesses vagues et une menace de préemption qui, en réalité, laisse entrevoir un grand flou sur les intentions réelles de la ville.
La majorité municipale affiche une posture défensive en brandissant le droit de préemption, mais à quel prix ? Avec une estimation actuelle de la transaction à 8 millions d’euros, la question se pose : la Ville a-t-elle les moyens de ses ambitions ? En laissant planer le doute sur les intentions réelles de l’acheteur et sur la capacité de la municipalité à concrétiser ses propres projets, le maire ne fait que gagner du temps au lieu d’agir.
En confiant la préemption à l’Établissement Public Foncier (EPF), le maire engage la ville dans une voie risquée. Ce choix implique que la Ville devra rembourser l’EPF dans un délai de trois ans, transformant cette opération en une dette en devenir qui impactera lourdement les finances de Saint-Brieuc. Ce fardeau financier se traduira inévitablement par une pression accrue sur les impôts des Briochins et limitera la capacité de la ville à investir dans l’amélioration du quotidien de ses habitants.
Depuis 2020, la ville de Saint-Brieuc subit un déclin continu sous le regard passif de la majorité municipale. Le Géant Casino en est l’un des symptômes les plus visibles : un lieu de vie, d’échanges et de commerce, désormais promis à une friche potentielle. Plutôt que de mettre en œuvre une stratégie claire pour relancer le dynamisme du centre-ville, la municipalité semble se perdre dans des tergiversations et des décisions sans lendemain.
L’éventualité de confier la préemption à l’Établissement Public Foncier (EPF) ne garantit en rien un avenir meilleur pour ce site. Pire encore, l’absence de projet concret de la part de la mairie témoigne d’un manque de concertation et de vision à long terme. La ville de Saint-Brieuc mérite mieux qu’une politique de réactions improvisées face à des crises que la majorité aurait dû anticiper.
Le maire a beau annoncer une réunion de quartier pour le mois d’octobre, cette initiative semble davantage relever de la communication que d’une réelle volonté d’écoute et de prise en compte des besoins des habitants. Depuis des années, les commerçants et les riverains alertent sur le déclin de notre ville, mais leurs voix continuent de ne pas être entendues.
Il est temps que la majorité municipale prenne enfin ses responsabilités et cesse de naviguer à vue. La ville ne peut se permettre de rester otage de décisions tardives et de promesses non tenues. Saint-Brieuc a besoin d’une politique proactive et d’un plan de redressement ambitieux qui redonne vie à nos quartiers et valorise le commerce de proximité, au lieu de laisser s’installer une friche supplémentaire en plein cœur de notre ville.
Les habitants et les commerçants de Saint-Brieuc méritent mieux qu’un maire qui se contente de gérer la crise au lieu d’anticiper et d’agir. Il est urgent de faire preuve de courage et de vision pour sauver notre ville.
Corentin POILBOUT
Pour le groupe d'opposition
Conseiller municipal
Ville de Saint Brieuc
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