Trois années de discours et d’incantation, voilà ce que reconnaît le maire dans l’analyse de son bilan.
A son crédit, la palme du discours de la méthode, sans jamais la mettre en œuvre ! Prenons simplement les sujets qui préoccupent les Briochines et les Briochins : le logement, la sécurité, les déplacements dans la ville
- Sur le logement :
Pratiquement rien de concret en 3 ans ! la foncière créée cette année n’a pas encore commencé son action qui est d’ailleurs encadrée puisqu’elle étale son action sur 10 ans à raison de 500m² par an, ce qui est tellement peu au regard des besoins de la ville : 2000 logements vacants depuis deux ans selon les services de l’Agglomération… Chacun sait que le chiffre des logements vacants est au total de l’ordre de 3000, dont certain depuis plusieurs années voire une décennie.
La foncière et le concessionnaire en charge de concrétiser les transformations ne sont pas à la hauteur de l’enjeu.
La situation est tellement dégradée que l’effet levier attendu et mis en avant par le maire ne sera pas suffisant.
S’il y avait une véritable urgence à décliner à Saint-Brieuc, c’est bien celle du logement et donc du commerce car les deux sont intimement liés.
- Sur la sécurité :
Parmi les 373 villes de plus de 22 500 habitants, Saint-Brieuc est passée de la 127ème place en 2021 à la 67ème en 2022 et à la 33ème en 2023 (taux de victimes par rapport au nombre d’habitants). Quelle dégradation !
« Ce n’est pas moi, c’est l’État » : cette formule est tellement pratique ; pourtant la sécurité est l’affaire de tous et en premier lieu du maire et du conseil municipal. La police municipale est devenue un levier majeur dans toutes les villes y compris à Saint-Brieuc. Il faut donc lui donner les moyens de son action, pour qu’elle puisse assurer une présence maximale sur l’ensemble du territoire y compris en soirée et en début de nuit.
La sécurité passive est de la seule responsabilité de la ville et du maire : l’éclairage des rues, et surtout la vidéoprotection qui demeure un chiffon rouge pour le maire qui a décidé qu’il n’y aurait plus une seule caméra supplémentaire à Saint-Brieuc, pourtant elle est vraiment indispensable pour dissuader, pour élucider les affaires. Le dogme et l’idéologie ne suffisent pas à apporter des réponses à l’augmentation de la délinquance à Saint-Brieuc.
Les outils et les financements publics sont pourtant là, mais le maire reste campé sur son dogme.
La sécurité est un enjeu de vie paisible, surtout pour les familles et nos enfants ; c’est aussi un enjeu de développement et de rayonnement ; nous en sommes loin à Saint-Brieuc malheureusement. Il manque la volonté et le pragmatisme. Mettre en mouvement et impulser la coopération entre acteurs, le partage d’informations, la dynamisation des relations police municipale/police nationale, le développement raisonné de la vidéoprotection, la coopération active avec les communes proches… il y a du travail !
- Sur les déplacements :
La chasse à la voiture est lancée depuis le début du mandat ! Oui il faut réduire la vitesse en ville, mais avec raison et tenir compte des quartiers. Le 30km/h généralisé est une erreur : personne ne le respecte sur les voies principales. Il fallait être très strict sur le périmètre central et en rester à 50km/h sur le reste de la ville !
Le stationnement est toujours un sujet pour les habitants ; le problème principal reste le stationnement résidentiel : il faut faciliter la vie des gens et non pas les
ennuyer par la mise en place de réglementation tatillonnes dans les petites rues de desserte (par le stationnement alterné systématique). La prise en compte de la réalité a été bien longue et difficile par cette équipe, qui continue de faire semblant de consulter mais qui impose de toute façon sa conception.
TEO : ça continue et nous avons déjà dit que ce projet que l’on poursuit à grands frais ne se justifiait pas dans cette ampleur à Saint-Brieuc. Pour que ça marche il faut des bus cadencés , ce qui coûte cher et qui ne se fera donc pas ! Pourtant un vrai service de transport collectif doit être rapide et avec une fréquence de passage attractive.
Les travaux n’en parlons pas, l’agglo agit comme s’il n’y avait pas d’habitants et comme si les commerçants n’existaient pas ! Les chiffres d’affaires des commerçants autour de la place de la grille, sur le parcours ouest de Téo en savent quelque chose : Saint-Jouan, les Villages…
- Sur tant d’autres sujets tels que la santé, le commerce, la vie dans les quartiers, les services à la population, le rôle du sport et des équipements qui vont avec, le coût de la culture élitiste dans cette ville… Il y aurait beaucoup à dire et nous le dirons le moment venu.
Être dans la minorité, ce n’est normalement pas être dans l’opposition systématique, mais ici à Saint-Brieuc, la minorité n’est pas associée, elle est seulement informée en bout de chaîne.
Quel gâchis !
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